Semaine de randonue en Beauchêne

du 17 au 25 mars 2018

La maison forestière des Etroits est toujours aussi accueillante et nous héberge pour la quatrième année.

Quand nous arrivons le samedi après-midi, la neige fraiche sur la route a empêché Jacques Marie de monter jusqu’au gîte avec son fourgon. Au delà du col du Pendu, les cimes du Dévoluy sont uniformément blanches, rochers compris. Contrairement à l’année dernière, nous avons de la neige en abondance, trop même.

Nous reprenons avec plaisir nos habitudes naturistes dans ce bâtiment confortable et bien chauffé. Pour dimanche, il nous faut une rando “de reprise“ pas trop longue et non exposée aux avalanches. De plus le mauvais temps règne au Nord et le plus au sud sera donc le mieux.

Le Banne.

le 18 mars 2018.

Avec : Jacques-Marie, Chantal et Jean-Jacques, Francis, Guillaume, Franck, Bruno

Le petit sommet de Banne, près du col de Cabre répondait à ces critères.

Nous laissons une voiture pour le retour près du village de la Beaume et partons du col. Au début, la montée dans la forêt est assez monotone, mais malgré le ciel gris, les sapins lourdement chargés de neige offrent un spectacle hivernal digne d’un plein hiver.

La pente se redresse sous le sommet et la neige devient profonde. Le cheminement n’est pas évident entre les pins. Le plateau sommital nous offre une vue “à 380°“ exceptionnelle, notamment sur le Duffe et la Montagne de Lure au loin.

Jacques Marie s’engage dans la descente. A mon avis, ce n’est pas la bonne direction, mais comme il a de l’avance tout le monde suit. l’arête se rétrécit et bientôt devient rocheuse. Ce n’est pas par là. On entreprend alors une descente sur la droite dans des pentes raides faiblement enneigées. Quelques émotions et l’on gagne un col. Mon GPS se décide enfin à me donner notre position sur la carte. Pas de panique. Un piste forestière va nous ramener sur le bon itinéraire.

Passé le col de l’Aup, nous retrouvons la neige profonde dans une splendide combe encadrée d’épicéas,

puis un long cheminement à travers la forêt nous ramène à la voiture laissée au bord de la départementale quelques heures plus tôt.


Le pré des Nonnes.

Le 19 mars 2018.

Avec : Jacques-Marie, Chantal et Jean-Jacques, Francis, Guillaume, Bruno.

Cette rando était dans mon collimateur depuis trois ans. Mais un enneigement insuffisant nous y avait à chaque fois fait renoncer.

Au hameau des Granges un habitant semble ne pas souhaiter que nous suivions le chemin indiqué sur la carte et nous envoie sur un autre que nous empruntons pour ne pas le contrarier.

Un peu plus haut, une traversée permet de revenir à l’itinéraire. La montée au col de Saint André se fait dans les pins par une bonne piste avec une belle vue sur le Durbonas. A l’abri du mistral, certains d’entre nous se mettent nus.

Mais la “presque chaude“ ambiance ne dure pas et au col tout le monde s’empresse de se rhabiller.

La montée au Pré des Nonnes se fait à travers une forêt serrée sur une arête fort inclinée et bordant par moment une falaise. Bien que la neige soit de plus en plus profonde, les raquettes inadaptées à ce genre de terrain restent sur les sacs. Certains commencent à fatiguer et c’est avec soulagement que nous débouchons dans les prairies sommitales.

Le mistral qui règne en maître sur ces espaces dégagés et a balayé et durci la neige qui porte.

 

Le casse-croute est pris à l’abri d’une touffe de pins à crochets.

Seul Jacques Marie reste nu stoïque sous la déferlante.

Suit une longue traversée presque horizontal sur cette crête battue par le vent et c’est avec soulagement que nous retrouvons la forêt à proximité du col de Marjariès.

Grâce au GPS, je débrouille le cheminement complexe dans les multiples pistes forestières. Le vent se fait moins sentir et nous retrouvons la nudité jusqu’à proximité du village.




Le col d’Aune

le 20 mars 2018.

Avec : Jacques-Marie, Chantal et Jean-Jacques, Francis, Guillaume, Yolande, Bruno.

C’est une rando, à priori courte et facile, suggérée par un compte-rendu de Franck sur son blog.

A partir de la Cluse, nous remontons la piste forestière suivant un groupe de skieurs de rando. Nos itinéraires divergent au pont, eux prenant la direction du col de Plate-Contier et nous la piste en fond de vallée. La piste s’élève doucement en versant nord : frisquet ; puis franchis une arête ou nous retrouvons le soleil.

Les moins frileux en profitent pour se déshabiller. Une longue prairie sur un col à traverser sous le vent, puis l’on bascule en versant Sud.

Une cabane en ruine nous abritera le temps du repas. Nous repartons vers le col d’Aune alors que le ciel se couvre. Encore une arête à contourner et le sentier s’engage dans un profond vallon, traversant des pentes raides. De gros bourrelets de neige rendent la progression difficile.¢a proteste derrière, et après une reconnaissance de la suite par Jacques Marie, il apparaît plus prudent que les moins aguerris fassent demi-tour.

Nous poursuivons à 4. La progression est effectivement délicate, notamment la traversé d’une plaque de neige durcie fort inclinée nécessitant de tailler des marches avec les raquettes.

Nous finissons par gagner le fond d’un vallon plus doux, mais nous nous apercevons que nous progressons sur des plaques à vent qui craquent sous notre poids. Heureusement la pente est faible et le risque d’avalanche réduit. Cependant, c’est avec soulagement que nous débouchons au col d’Aune. Le ciel es totalement couvert, un vent rageur pousse le brouillard qui nous enveloppe par moment.

Du coté nord du col, la forêt est immédiatement présente, mais il faut d’abord atteindre une piste par une pente très raide en nous accrochant tant bien que mal aux arbres.

De ce coté, la forêt est envahie par énormément de neige.

Le retour se fait sur des pistes confortables et bientôt nous bouclons la boucle et retrouvons nos amis aux voitures.




La montagne de Saint Genis

le 21 mars 2018

Avec : Jacques-Marie, Chantal et Jean-Jacques, Francis, Guillaume, Yolande, Bruno.

Le Mistral a grondé toute la nuit autour de la maison. Au réveil le ciel est bouché et courre une petite neige. Par moment des taches de ciel bleu pâle se déchirent au sud.

Dans ces conditions, il faut fuir au sud pour retrouver un peu de soleil. Nous l’avions déjà fait en 2016 en allant randonner dans les gorges de la Méouge. Aujourd’hui ce seront les gorges du Rioux.

Le pitoresque village de Saint Genis est accroché à la pente entre deux champs de roubines.

Le sentier, très bien aménagé, remonte les gorges qui malheureusement constituent à notre désespoir également un couloir de vent.

Un petit pont, un court tunnel égayent le paysage un peu tristounet sous un ciel délavé. Après avoir traversé le synclinal de part en part, nous arrivons au col et à la maison forestière de Jubéo, refuge des électrosensibles. Un chemin un peu plus raide va maintenant nous conduire au Revuaire, sommet septentrional de la montagne.

Jean Jacques subit un léger malaise et les “inséparables“ préfèrent faire demi-tour.

A proximité du sommet, alors que le soleil reprend de la force, la forêt de pins laisse la place à une prairie parsemée de thym. Nous cassons la croute à l’abri du vent tout en profitant du vaste paysage. Un planeur vient nous rendre visite, s’élevant grâce aux ascendances de la falaise nord.

Nous redescendrons, nus pour la plus-part, par un autre itinéraire qui nous conduira directement à la partie aval des gorges.

Quand nous arrivons au village, Jean Jacques et Chantal dorment profondément dans leur voiture.




Le tour de la montagne de Charajaille

le 22 mars 2018

Avec : le chien, Jacques-Marie, Chantal et Jean-Jacques, Francis, Guillaume, Yolande, Franck, Bruno.

Franck est l’organisateur aujourd’hui et il nous propose une rando qu’il a déjà réalisée une semaine auparavant.

Nous garons nos voitures à proximité d’un bâtiment agricole et deux chiens viennent nous rendre visite. Le border-colie nous quitte rapidement, alors que le patou nous offre ses amitiés débordantes.

Au bout de quelques centaines de mètres, le patou apparaît bien décidé à faire la rando avec nous, nous précédant sur le chemin et batifolant dans la neige, notre étrange tenue déshabillée ne semblant pas lui poser de problème.

A un moment, la piste forestière fait place à un sentier en travers d’une pente. Les raquettes dérapent et certains font part de leur craintes. Finalement, la pente se calme et nous arrivons pour une première étape au col de Souchière.

C’est l’heure du repas, mais ici, le vent règne en maître. Quelques cinquante mètres plus bas nous retrouvons une large piste et l’abri du vent. Ce sera la pause. Le patou va de l’un à l’autre espérant grapiller quelque nourriture. Nous commençons à le trouver un peu collant.

Nous reprenons notre progression un peu monotone sur une piste à travers la forêt qui ne ménage pas beaucoup de vues. Le franchissement d’une profonde ravine dans la neige apporte un peu de distraction. La piste se déroule interminable, presque horizontale ;

et fini quand même par déboucher sur le col de Berthaud où la vue est à nouveau dégagée.

Dans la descente sur Glaise, le chien nous abandonne pour renter directement chez lui. Jean Jacques et Franck partis rechercher les voitures le retrouveront à la ferme.


La montagne d’Aureille

le 23 mars 2018

Avec : Jacques-Marie, Chantal et Jean-Jacques, Francis, Guillaume, Bruno.

Après la rando un peu longue de la veille, le groupe est fatigué et souhaite une “rando-repos“. Le petit sommet de la montagne d’Aureille en face de Montbrand fera l’affaire.

La neige est rare et les raquettes restent sur les sacs. Nous remontons une vallée boisée jusqu’à un col.

Puis nous élevons sur le flanc est de la montagne dans une forêt clairsemée.

Quand j’arrive au col entre les deux sommets de la montagne, Jacques Marie, trône nu dans une chaise laissée par des chasseurs. j’ai quelques difficultés à faire repartir vers le sommet la petit troupe qui se verrait bien “buller“ là au soleil et presque à l’abri du vent.

Enfin, nous remontons la centaine de mètres de dénivelé qui nous séparent de la grande antenne qui balise le sommet. Le panorama est remarquable depuis ce sommet isolé, mais le mistral nous dissuade d’y rester trop longtemps.

Jacques Marie et Francis transportent les chaises des chasseurs un peu en dessous du col en en lieu bien abrité où nous passerons un bon moment à nous restaurer et bavarder.

Sur le retour, la présence d’un 4×4 sonne le rhabillage pour tout le monde.



L’Aupillon

le 24 mars 2018

Avec : Francis, Guillaume, Bruno.

Eh oui, la moitié du groupe nous a lâchement abandonné. Tant pis pour eux, car aujourd’hui, le mistral a décidé d’aller voir ailleurs et une belle journée se prépare.

La vallée des Chaumets est plutôt sympa, ouverte au soleil. Une grosse maison marque le carrefour des vallées.

Nous choisissons celle qui conduit au col Navite. La forêt reprend ses droits, la neige devient plus épaisse et les raquettes sont nécessaires.

Une pancarte nous annonce les granges de Lus, mais pas de bâtiment. Nous hésitons à prendre une piste forestière nouvellement crée, et finalement poursuivons. En fait, les granges se situent quelques centaines de mètres plus en amont, dans une prairie. C’est là qu’il faut quitter le fond de la vallée pour un raide vallon en direction du col de Lus. Nous sommes souvent à la limite de l’adhérence des raquettes car une petite couche de neige poudreuse recouvre un fond transformé et gelé.

Au col de Lus, la pente qui conduit au sommet nous semble bien raide. Je sais d’une précédente rando qu’en tirant un peu à droite, nous allons retrouver un plan incliné plus modéré.

A la crête, c’est le vent d’Ouest qui nous accueille. La suite vers le sommet est plus délicate (arête étroite et corniches).

Ne tentons pas le diable, notre ascension se terminera là à quelques centaines de mètre du but.

Avec le réchauffement de l’air et le soleil, la neige poudreuse s’est transformée en “soupe“ foireuse et la descente sera pénible car les raquettes glissent et mettent les genoux à rude épreuve.

Finalement, ce sera la plus belle journée de notre séjour avec un soleil généreux et presque pas de vent. Nudité à 90% !



Pourquoi allons nous depuis 4 ans dans cette région ?

La haute vallée du Buech se situe au sud du massif du Dévoluy et du Vercors. C’est une zone de frontière climatique entre les Alpes du Nord et celles du Sud. La sagesse populaire dit que lorsqu’il fait mauvais au Nord, il fait beau au sud et vice-versa. Il suffirait donc de se déplacer de quelques dizaines de kilomètres de part et d’autre pour bénéficier d’un “presque éternel“ beau temps!

Par mauvais temps au nord, on peu observer les nuages qui submergent les montagnes du Dévoluy et du Vercors se dissiper rapidement vers le sud sous l’effet d’un fort mistral qui s’écoule comme un fleuve dans les vallées.

Il n’est pas rare, nous l‘avons rencontré plusieurs fois, qu’au dessus de ce flux glacial (vers 1800 à 2000 m d’altitude) les sommets ensoleillés bénéficient d’un calme surprenant.

Donc le soleil, mais le mistral oblige à choisir des site un peu protégés (versants sud, vallées est-ouest). Une randonue sera, sauf temps exceptionnellement beau, toujours habillée à un moment ou un autre.

L’autre aspect intéressant est que les reliefs sont peu marqués, les altitude modérées (2000 m au plus) et qu’en conséquence les risques d’avalanche (sans être totalement absents) sont modérés.

 

 

2 réflexions sur « Semaine de randonue en Beauchêne »

    1. Randonue.Chartreuse Auteur de l’article

      Tiens, le troll skaganoff qui refait surface !
      Comme tu a pu le voir sur les photos, nous avons tous des sacs à dos et dans ces sacs, il y a de quoi s’habiller chaudement si nécessaire plus de la nourriture et un minimum de matériel de survie.
      Ensuite, ces randos n’ont rien à voir avec celle de l’article que tu cites. D’abord, nous randonnons presque 2000 m plus bas et sommes très attentif au risque avalanche. De plus, nos randos ne sont pas engagées. elles durent tout au plus quelques heures. Rien à voir avec une traversée de refuge en refuge à plus de 3000 m d’altitude (dans le cas que tu cites, la haute route Chamonix -Zermat qui relève plus de l’alpinisme que de la rando.)

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