Le Rafour

21 juillet 2021

Avec : Alain, Brigitte, Patricia, Bruno

Le Rafour est un vague épaulement de la crête nord-ouest du Grand Replomb dans la chaîne de Belledonne.

Rendez-vous à Pré Marcel. Peu de voitures à 9 h du matin ; probablement des personnes ayant passé la nuit au refuge.

Nous partons sur la large piste qui va vers l’Est. Compte-tenu de sa bonne carrossabilité, nous hésitons à nous mettre nus de suite.

Au bout d’un kilomètre, nous quittons cette piste pour un chemin pentu encombré d’herbes et adoptons notre tenue préférée.

Les chaussures et les chaussettes sont vite trempées par la rosée. La progression se poursuit dans une forêt sauvage mêlant feuillus et conifères, sous bois de noisetiers, myrtilliers, fougères, etc..

Une raide montée nous amène aux abords du second habert de Crop où nous devons rejoindre le grand sentier qui monte au lac du même nom.

Première rencontre un peu avant la bifurcation. Un chien vagabondant en avant de ses maitres nous a avertis à temps.

Désormais, sur l’itinéraire principal du lac, la prudence est de mise et nous ne nous laisserons pas surprendre.

Le verrou qui sous-tend le lac franchis, nous cherchons un emplacement pour le casse-croute qui soit suffisamment éloigné des autres groupes pour pouvoir rester nus. Un petit bout de prairie derrière des buissons d’arcosses fera l’affaire.

Nous tentons tous la baignade, les plus courageux allant jusqu’à tirer quelques brasse dans une eau pour moi fort fraiche.

Une fois sustentés, il nous faut attaquer la rude montée en direction de l’épaule du Rafour qui nous domine. D’abord au hasard dans l’éboulis, puis une vague trace se dessine.

Du bord du lac un groupe nous pointe du doigt, se demandant où nous pouvons bien aller dans cette tenue bizarre.

Des cumulus inquiétants s’amoncellent et masquent progressivement les sommets et c’est dans le brouillard que nous débouchons sur la crête où nous attendent de magnifiques lis martagon. Nous sommes certainement les premiers de l’année à passer par ici car toute trace se perd dans de hauts et denses rumex. Nous devons nous frayer notre chemin immergés jusqu’à la ceinture dans cette mer verte assez désagréable qui cache les pièges du sol.

La suite est une traversée montante d’un petit cirque dans des pentes très raides entrecoupées de barres rocheuses. La trace est très imprécise et le brouillard qui nous enveloppe ne nous permet guère d’avoir une vue d’ensemble. Chaque pas doit être assuré dans des éboulis ou sur des dalles gravillonnées.

Je surgit le premier sur la crête du Rafour après un presque escalade dans un couloir de roche pourrie. Mes compagnons ont trouvé un vague sentier, plus sur, se faufilant entre les vernes.

D’un seul coup la visibilité se dégage sur la vallée du Grésivaudan et le soleil illumine d’un vert tendre la crête d’Orionde par laquelle nous allons descendre.

Encore quelques pas délicats, puis la pente s’adoucit et nous descendons à grandes enjambées dans l’alpage en direction de la cabane.

Un couple monte en notre direction. Ils nous ont vu nus de loin, mais passent à quelques distances sans s’arrêter.

J’ai soit et ma réserve d’eau est presque épuisée, je presse le pas pour gagner un bachat alimenté par une conduite d’eau.

C’est à ce moment là qu ‘Alain s’aperçoit qu’il a attrapé une tique. Pause pour dévisser l’intruse et désinfecter.

Maintenant, nous descendons sur une crête herbue encadré par la forêt de part et d’autre. Ces vaches blanches nous laisseront-elles passer ? Ce sont des génisses et des taurillons très placides qui s’écartent peureusement du chemin à notre approche.

Plus bas nous retrouvons des pistes forestières et des promeneurs de fin d’après-midi qui montent sans but précis. Il est temps de nous rhabiller.

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