Le Mont Granier

5 juin 2010

Seul.

Alpes, Chartreuse, Hauts plateaux.

Une randonue crépusculaire.

Libre au dernier moment, ce vendredi soir, et avant un week-end familial incontournable, je décide à 18 h, après le boulot de monter au Mont Granier.
Une petite demi-heure de voiture et je suis au bout de l’étroite route de « Vers le Mont ».
J’hésite à me déshabiller tout de suite et bien m’en a pris car en traversant le hameau de granges du même nom, je rencontre un agriculteur vaquant à des occupations.
Après la dernière grange, un chemin d’exploitation s’élève dans des prairies. Je tombe alors ce qui me reste d’habits.

Dernière grange du hameau.

En versant Est, le soleil, bien que bas sur l’horizon, tape sérieusement et je suis vite en sueur.
Au bout de la prairie, s’amorce une jolie traversée d’un vallon, dans une forêt clairsemée.

Elle conduit à la partie supérieure de la piste de ski de la station du Granier. Une petite pose pour écouter et observer les alentour, personne.

Le passage des barres se fait juste au dessus, là où la falaise est la moins haute.

Au sommet de la piste de ski.

C’est un longue pente herbue et raide que le sentier remonte frontalement jusqu’à l’arrivée du téleski.
Là, une centaine de mètres de pause dans l’inclinaison de l’itinéraire, mais trés vite, dans la forêt de fayards, le sentier fait économie des zig-zags et les mollets tirent sérieusement. Heureusement, une petite brise du Nord vient me rafraichir.

Dans la forêt de jeunes hêtres.

Quand je sort de la forêt quelques centaines de mètres sous la falaise de calcaire blanc, le sentier monte toujours droit dans les éboulis parsemés de rares genévriers.

La rude pente sous les barres.

C’est avec soulagement (pour mes mollets) que j’atteins le pied des barres. En effet à partir de là le sentier va cheminer horizontalement sur des vires et passer de l’une à l’autre en franchissant de petits murs.

Au pied des barres.

Sur le sangle.

Quelques pas d’escalade facile, mais auxquels je porte toute mon attention, car il ne s’agit pas de de se blesser car je suis seul, et personne ne sait où je suis.
Une courte cheminée ne retient un peu plus longtemps car étant nu, il n’est pas question de passer en ramonage…

Le haut de la vallée du Désert.

Encore une longue traversée horizontale vers la gauche, et je débouche sur la crête du Mont Granier.
Un coup d’oeil à droite et à gauche, personne sur le sentier. Tant mieux car de toute façon j’ai décidé de ne pas me rhabiller quoi qu’il arrive.

Arrivée en vue du Mont Blanc.

Le sentier passe légèrement sur le versant Ouest et je me retrouve à l’ombre pratiquement jusqu’aux abords du sommet. L’agréable brise de tout à l’heure est devenue un petit vent frisquet.

Le sentier est désert.

A 20 h je suis à la croix ; personne sur ce lieux habituellement si fréquenté.

Une courte pause au soleil qui va bientôt disparaître derrière les mont du Lyonnais, quelques photos en direction du mont Blanc et de la vallée de Chambéry qui s’enfonce doucement dans la nuit alors que la face Nord, sous mes pieds resplendit des derniers rayons du soleil.

Vue plongeante dans la face nord.

La combe de Chartreuse s’enfonce dans la nuit.

Maintenant, il s’agit de rentrer rapidement, le temps m’est compté. Le soleil daigne m’accompagner encore jusqu’à l’orée de la forêt, puis je plonge dans l’ombre. Je descend très vite et n’ai pas le temps d’avoir froid. A 21 h je suis à la voiture, toujours nu…

N.B. Les photographies qui illustrent cet itinéraire ont été prises en différentes saisons. Seules celles du sommet datent du 4 juin.

Extrait de carte IGN.