La Sylve Bénite

7 avril 2015.

Seul.

Bas Dauphiné.

Le Bas Dauphiné est un ancien cône de déjection provenant de la démolition des Alpes au fur et à mesure de leur surrection. Ce dernier a été fortement entaillé par les glaciers qui on découpé de larges plaines séparées par des crêts pouvant s’élever de plusieurs centaines de mètres par rapport au paysage avoisinant.
C’est un paysage de cultures, de prairie et de forêts. Ces dernières occupent les points hauts et les plateaux.
La forêt de la Sylve Bénite est un de ces crêts qui s’éleve au Sud Ouest du lac de Paladru, entre deux couloirs glaciaires. A son pied, les Chartreux avaient établis un de leurs couvents dont il reste l’enclos et quelques bâtiments.
Après quelques errements automobiles dus à l’oubli de la carte à grande échelle je stationne ma voiture à proximité de l’ancien prieuré.

Un long couloir herbu.

Après quelques errements automobiles dus à l’oubli de la carte à grande échelle je stationne ma voiture à proximité de l’ancien prieuré.
J’ai prévu de parcourir, du Sud au Nord, une boucle passant par les modestes sommets.
Le chemin démarre en forêt, large et est apparemment fréquenté en saison touristique (Il est balisé chemin de Compostelle). Je n’ose pas me déshabiller pour le moment, craignant de rencontrer quelque promeneur, d’autant que malgré un franc soleil, le petit vent du nord est bien frisquet.
Au bout d’un petit moment, je débouche dans une belle combe herbue qui mérite une photo. J’installe donc mon trépied et me déshabille pour faire le personnage, un peu inquiet, attentif au moindre bruit de voix. Personne, la photo est faite et je continue dans ma tenue de peau.

Chemin creux.

Le vent est mordant et je hâte le pas pour gagner un chemin creux où je serais relativement à l’abri.
Ce dernier monte assez raide dans une combe de prairies parsemée de captages, puis en forêt jusqu’à un petit col où convergent plusieurs chemins. Une pancarte indique « la carrière d’argile », cette ancienne exploitation en ce lieu m’intrigue et j’opte pour ce détour.

Vers la carrière d’argile.

Au bout d’une demi-heure de marche, me voilà sur les lieux, Un grand trou s’ouvre dans le flanc de la colline avec de multiples mares et une végétation peu pénétrable. Une cabane de chasseurs occupe la seule clairière.
100 m plus loin, un chemin qui monte droit dans la pente va me ramener à la crête. Il ne doit pas faire bon venir randonner nu ici en automne, car il est bordé tous les 20 ou 30 m de postes de tir numérotés pour des battues au gros gibier.

Vue sur la vallée de la Bourbre.

Encore quelques centaines de mètres et j’atteins le premier sommet “le Mollard des lièvres“. Peu de visibilité, hors à partir d’une coupe de bois où je profite de l’abri du vent pour manger au soleil, assis sur une souche.

Je reprend ma progression vers le Nord en descendant vers un col passage d’un grand chemin carrossable. Une verte prairie me tend les bras. Les premières vaches sont déjà la, alors que j’entrevois la voiture de leur propriétaire qui descend par un autre chemin.
A découvert, le vent reprend du poil de la bête et je presse le pas pour me réchauffer. Ici on ne mégote pas sur les barbelés : 4 à 5 rangées écartées de pas plus de 20 cm posées sur des poteaux rapprochés. Pas question de sortir du chemin !

Je passes à proximité de deux maisons en ruine cachées au fond d’une combe, puis gagne le sommet nord sur lequel je ne m’attarde pas en raison du vent glacial. Quelques hésitations d’itinéraire, puis je retrouve la forêt protectrice.
Un chien et deux personnes apparaissent dans la prairie que je viens de traverser, mais ils sont bien trop loin pour me voir sous le couvert des arbres.
Je descend par un chemin balisé de rubalises, restes probable d’une course pédestre.

Lac de Paladru et massif de la Chartreuse en arrière plan.

Une petite crête déboisée ouvre de belles vues sur le lac de Paladru, puis je rejoint le grand chemin balisé Compostelle qui me ramène au couvent.

La Grande Sure en Chartreuse.

A quelques mètres du mur d’enceinte, je finis par me rhabiller.
Bilan : 3 h de marche nue, sans avoir croisé quiconque.

Bâtiments du monastère.

Extrait de carte IGN.