LA GRANDE SURE

Août 2011.

Seul (ou presque..)

Alpes, massif de la Chartreuse.

Un jour de temps médiocre.

Météo-france avait annoncé une journée de pluie. Cependant vers les dix heures du matin, un rayon de soleil et quelques taches bleues dans le ciel laissent augurer d’une amélioration. Je suis seul à la maison et n’ai pas envie de passer ma journée devant l’ordinateur. Je décide donc d’aller randonner nu du coté de la Grande Sure.
Quand l’arrive à Currière, il n’y a que deux voitures sur le parking des randonneurs. Les hautes falaises du cirque se perdent dans les nuages.
Je remonte à pied la piste carrossable jusqu’ au belvédère et je suis rapidement nu.

Pause au belvédère.

La piste se transforme en un chemin détrempé par la pluie de la nuit précédente et au bout d’un kilomètre cède la place à un sentier qui traverse longuement en versant Ouest. Celui-ci, bien que balisé de loin en loin, ne figure que partiellement sur ma carte, ce qui ne manque pas de m’inquièter sur sa destination réelle.
Finalement, il rejoint le sentier plus fréquenté du cul de la Lampe qui monte depuis Saint Laurent du Pont. Rapidement celui-ci émerge de la forêt et je puis me rendre compte que je le seul humain dans le secteur.

Passage du Cul de la Lampe.

La crête de la Grande Sure.

Les nuages se sont suffisamment élevés pour laisser apparaître les sommets, cependant le ciel reste bouché.

Au Cul de la Lampe.

Dans l’alpage.

En débouchant dans l’alpage de la Petite Vache, les lieux sont totalement déserts (hors les vaches que je dois presque pousser pour passer). Je subit deux petites averses au piquotement agréable sur la peau nue. Cependant, j’hésite à m’engager plus avant si jamais cette pluie devenait plus durable.
Un léger vent frais déchire temporairement les nuages et laisse percer un bref rayon de soleil qui m’incite à poursuivre.
Je croise quelques mouflons qui en quelques bonds disparaissent derriere les ondulations du terrain.

Le col de la Grande Vache et les rochers de la Petite Vache.

Un peu en dessous du col de la Sure, je me tiens à distance, sans me rhabiller, de deux randonneurs qui partent en direction de la Charmille.
Deux autres me précèdent sur la montée à la Grande Sure et quelques taches de couleur m’indiquent une présence sur le col de la Grande Vache.
Je garde un écart avec mes prédécessurs suffisant pour ne pas les gèner avec ma nudité, ce qui m’oblige à m’arrêter quand il s’arrêtent eux même. Ces pauses intempestives sont désagréables en raison d’un vent frisquet qui balaye le vaste ensellement du col.
Le petit jeu continue jusqu’à proximité du sommet ou j’enfile un short et un Tshirt. Je les rejoins alors au pied de la croix. Je casse la croute dans un petit creux à l’abris du vent et attend qu’ils se décident à redescendre pour retrouver ma nudité et prendre la photo du sommet.

A la croix sommitale.

La descente se fait dans les mêmes conditions. Je croise un couple montant. Les ayant vu venir de loin, j’ai eu largement le temps de renfiler le short. Engoncés dans des anoracks, ils s’étonnent de ma résistance au froid…

Vers le col de la Charmille.

Afin de varier les paysages, je décide de revenir par le col de la Charmille. Malheureusement pour moi, c’est aussi l’itinéraire que choisissent mes prédécesseurs qui continuent à marquer de nombreux arrêts.
j’hésite à me rhabiller et les doubler. Je tente le coups au col de la Charmille, mais ils se mettent d’un coup à cavaler dans la descente. Je reste donc derrière et retrouve ma nudité. Parfois dans le brouillards, je suis très proche d’eux.

Dans le brouillard en forêt.

Descente sur la Chartreuse de Currière par le pas des Agneaux.

Rhabillé à peu de distance du parking, j’essaye d’engager la conversation avec ceux que j’ai suivi si longtemps. Ma nudité ne leur a pas échappé. Visiblement, ils me prennent pour un douteux original avec qui il vaut mieux ne pas trop échanger.

Extrait de carte IGN.