Les côtes, Pierre Grosse.

Massif des Ecrins

28 novembre 2009

Avant première des randonues hivernales.

Il y avait quelques temps que j’avais repéré sur les cartes cette balade à priori bien ensoleillée (versant sud) au dessus de SAINT CHRISTOPHE EN OISANS, idéale pour une randonue de demi saison.
Malheureusement, l’occasion me manquait.
Alors, ce samedi de fin novembre, alors que la météo est favorable, je décide de tenter ma chance, même si la neige a déjà commencé à recouvrir les sommets.
A dix heures, j’ai rendez vous avec le soleil sur le parking au départ de la vallée de la Selle. Soleil, oui, mais froid plutôt vif. La montagne semble déserte et ma voiture est la seule sur le terre-plein pour le moment.
Le petit vent glacial qui descend la vallée est tout à fait dissuasif , et c’est bien habillé que je m’engage sur le sentier.

Au fond de la vallée du Vénéon, une tache de soleil sur VENOSC.

Après quelques passages à l’ombre au bord du torrent, le sentier s’élève en rive droite. A la première bifurcation, je prend à gauche et par des lacets à travers des éboulis et des barres me dirige vers l’arête. Peu avant le passage « des Côtes », j’aperçois une voiture qui se gare en bas, à coté de la mienne. Quelques temps après un randonneur solitaire s’engage sur le même chemin que moi. Cela me contrarie un peu, car s’il est un marcheur rapide, il risque de me rattraper. Cette perspective autant que le vent glacé me dissuadent de me mettre à nu.

Pics de la Selle.

J’espère que passant de l’autre coté de l’arête, j’en serais un peu protégé, mais ce foutu sentier persiste à s’élever sur la crête. En fin vers 2000 m d’altitude, il s’engage franchement dans le versant à gauche et après un dernier coup d’œil sur le sentier désert en dessous de moi, j’adopte la tenue de peau. Une marche rapide compense la déperdition de chaleur.

Première plaque de neige.

Vers 2300 m, le sentier gagne une combe moins raide occupée par des moraines. La neige apparaît, d’abord par plaques durcies, puis plus continues. La pente moins prononcée me permet de me prendre en photo avec le paysage en arrière plan.

Le vallon de l’Alpe du Pin et le sommet de la Muselle.
Encore 500 m de dénivelé avant la crête et de plus en plus de neige.

A 2500, la neige devient plus profonde et poudreuse, j’en embarque dans les chaussures un pas sur 3. Insister ne servirait à rien, je renonce à aller au col et fait demi-tour. Maintenant j’ai le vent de face et ne bénéficie plus de la protection du sac à dos. Le froid m’oppresse un peu, j’ai l’onglée au bout du sexe et doit le réchauffer de la main.

De la Muselle au Taillefert.
Vers les Fétoules et les Bans.

Une fois la neige quittée, l’ambiance se réchauffe un peu. Les rochers au soleil depuis quelques heures rayonnent un peu d’infra-rouge que la peau perçoit avec bonheur (sensation exquise, inconnue des endoudounnés)
A cause du froid, je ne me suis pratiquement pas arrêté pour manger ou boire. J’avise un peu hors du sentier une dépression abritée du vent et entreprend un casse croute. Immobile, le froid me gagne et je dois enfiler ma veste polaire.

Le Pic du Plat de la Selle.

Reparti, la veste regagne le sac.
Plus bas, la vue est magnifique sur l’aiguille du Plat de la Selle et j’entreprends de poser pour une photo.
Un coup d’œil sur le sentier en dessous, toujours aussi désert. Alors que, assis dans l’herbe, je replie le pied photo et le glisse sous les sangles du sac, une femme apparaît à quelques mètres, surgissant de derrière une bosse herbue. Comme que je tente de renfiler mon short, et la prie de m’excuser si ma tenue la dérange, elle me répond qu’il n’en est rien. A la question si elle est suivie d’autres personnes, elle me répond qu’elle est seule. En conséquence, le short retombe presque immédiatement et je reprend ma descente.

Vallée de la Selle.

Sur le petit col « des côtes » un couple casse la croute sur une bosse herbue. Enhardi par l’expérience de ma rencontre précédente, je ne daigne pas me rhabiller et passe à quelques dizaines de mètres d’eux. M’ont-ils vu ?

Vallée du Vénéon, en direction des Fétoules.
Face au vallon de la Selle.

La descente vallon de la Selle est maintenant bien ensoleillée et le fond de l’air s’est réchauffé. Encore une pose photo, puis je regagne le parking désert toujours nu. Le haillon ouvert, je ne me rhabille pas tout de suite, je finis mes provisions de rando, face au soleil, à l’abri du vent, et profitant de la chaleur accumulée dans la voiture.
De l’autre coté de la vallée, le soleil passe derrière un crête enneigée, rhabillage immédiat.

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