Le lac de Montfroid

1° septembre 2016.

Seul.

Alpes, massif des Grandes Rousses.

J’avais découvert cette rando très peu connue sur internet.
A priori, un itinéraire idéal pour la randonue.
N’ayant été libéré que tardivement, ce jour là, je suis au bout du lac de Grand Maison vers midi. La passerelle franchie, le sentier de la rive gauche du lac semble peu fréquenté. La vue porte loin. Personne, je suis donc tout de suite nu.
L’itinéraire consiste à longer le lac jusqu’à rejoindre un sentier qui monte vers les alpages.

En longeant le lac.

Au bout d’un kilomètre je décide de me prendre en photo. J’installe mon pied. Prend la photo, remballe le matériel et contourne une petite avancée sur le lac. Juste derrière deux personnes assises.
Je recule de quelques dizaines de mètres et enfile mon short rapide à l’abri du virage. Puis reprend ma progression comme si rien n’était. Bonjour.. On m’offre même le café que je décline.
Peu de temps après, je vois débouler sur le chemin une file ininterrompue de moutons. Afin de ne pas semer la panique dans le troupeau je m’écarte du chemin pour les laisser passer. Mais à cet endroit la pente qui domine le lac est fort raide et quelques 100 m plus loin je ne puis passer ailleurs que sur le chemin. J’attends ; mais le flot ininterrompu ne tarit pas. C’est tout un troupeau qui démontagne. Finalement, au bout d’une demi heure, trois femmes avec des border-colie ferment la marche. Je puis repartir et bientôt retrouver la nudité.

Le sentier commence à s’élever au dessus du lac.

Le chemin monte et descend contournant les obstacles au bord du lac. Arrivé dans un grand ravin, je vois au dernier moment un homme assis absorbé dans sa lecture. Il ne relèvera même pas la tête. A partir de là, le sentier quitte le bord du lac et s’élève résolument dans des prairies très pentues. Des petits piquets blancs permettent de ne pas le perdre dans de hautes herbes.

Revenant vers le nord, on franchis une crête pour arriver en vue de la cabane de la Lauze apparemment fermée, mais derrière laquelle s’abrite une petite tente rouge.
Justement, alors que je commence à m’élever au dessus de la cabane, l’occupant de la tente sort et prend le même chemin que moi. Mais comme j’ai une confortable avance, je n’ai pas à me rhabiller.

Cabane de la Lauze et les Aiguilles grises.

Le lac de Grand-Maison.

Le sentier franchis une seconde crête et j’arrive en vue de la cabane de Montfroid, fermée. Les troupeaux sont descendus.

Cabane de Montfroid.

Une petite remontée au col de Montfroid, d’où la vue sur la chaine de Belledonne, de l’autre coté de la vallée, est magnifique. Casse croute et j’attaque la rampe finale.
Au moment où je débouche sur le plateau, voilà un homme solitaire qui revient du lac. Nous nous croisons sans problème.

Au col de Montfroid.

A partir de là, le paysage change. Aux douces prairies et croupes molles des schistes, succède un field tourmenté qui me rappelle les paysages norvégiens.
Le lac se niche dans un creux. L’après-midi avançant, de gros cumulus encombrent le ciel et projettent une ombre sévère sur les lieux, alors qu’au delà de la crête, les Aiguilles Grises sont baignées de soleil.

Lac de Montfroid.

Lac de Montfroid et Aiguilles Grises.

laquet.

Je ne m’attarde pas plus que nécessaire en ces lieux et commence la descente. C’est à ce moment là que surgit l’occupant de la tente, ou plutôt l’occupante, car c’est une femme. Elle m’a vu nu et j’enfile mon short sans précipitation à son approche. Pas de remarque, juste un bonjour amusé.

Les Aiguilles Grises (encore !).

Dans la descente.

La suite de la descente se poursuit sur l’arête nord du Montfroid. Arête, c’est beaucoup dire, plutôt un gros dos de baleine herbu.
Vers la fin de la descente, je repère sur mon passage un troupeau de mouton et sa bergère. J’ai tout le temps de me couvrir avant de passer à proximité.

Finalement, je rejoins le torrent de l’Eau Dolle que je traverse avec précautions sur une passerelle en bois branlante.
Le retour le long du torrent ouvre de belles vues sur des cascades et des rapides.

Torrent de l’Eau dolle.

Au parking, un papy qui ma vu arriver nu avant que je n’aie eu le temps de renfiler mon short, n’en n’a cure, et nous discutons assez longuement de sa récolte de myrtilles.

Extrait de carte IGN.