30 septembre 2012.
Seul.
Alpes, massif du Vercors.
Une grande classique à l’extrême sud du Vercors.
La pluie me poursuit de Grenoble au col de La Croix Haute. Je commence à maudir la météo qui s’est encore un fois trompée et suis sur le point de faire demi-tour. Mais voila qu’en attaquant la montée du col de Grimone, une barre de ciel tout bleu apparait au Sud.
Le départ est glacial et n’incite pas à la nudité. Mon itinéraire consiste à contourner le Jocou par l’Ouest et rejoindre l’arête Nord à partir du col de Seysse.
Dès que j’ai quitté l’alignement du col de vente-Cul, le vent tombe et le soleil généreux m’incite à prendre notre tenue préférée.
Durant toute la traversée du versant ouest, le col vers lequel je me dirige sert de déversoir à une langue de nuages qui se dissipe rapidement sur ce versant.
Au fur et à mesure que je me rapproche du torrent de brume, des rafales de vent froid parviennent de plus en plus souvent à moi ; jusqu’à ce que je soit engloutis par le brouillard.
Inutile d’essayer de résister à la bise, il faut se rhabiller.
Ici la vue à 360° est exceptionnelle. Les montagnes émergent de la mer de nuages moutonnée, éblouissante au soleil. Le panorama s’étend du Vercors avec le Grand Veymond et le Mont Aiguille, à l’Oisans blanchis de quelques neiges fraiches, le Dévoluy où l’on reconnait l’Obiou et le Grand Ferrand, au Sud le moutonnement bleuté des montagnes de la Drôme et de Provence.
Le sommet, tel la quille d’une grande barque renversée, abrite dans un creux une petite cabane de berger en bois.
La descente toujours bien ensoleillée et agréable me ramène à travers une forêt de mélèzes jusqu’à la voiture sans devoir me rhabiller.
Ma seule rencontre sera celle d’un agriculteur qui trop occupé à replier ses parcs à mouton ne m’a même pas vu.