Semaine de randonue à Névache

Du 21 au 28 septembre 2019

Avec Bernard, Bruno, Christian, Patricia et Sylvie

Samedi, avec Patricia, alors que nous faisons une pause sous le col du Lautaret, la Meige et les Agneaux se prennent progressivement dans les nuages.

Le ciel est désormais gris lorsque nous remontons la vallée de la Clarée. Nous sommes frappés par les restes imposants de laves torrentielles qui ont ensevelis la route , comblé le lit de la Clarée et emporté les rambardes d’un pont.

Nous apprendrons, plus tard que ces phénomènes ont eu lieu lors de deux violents orages début juillet, bloquant la circulation pendant près d’une semaine.

http://www.nevache.fr/2019/07/11/orages-debut-juillet/

Nous nous installons dans le sympathique chalet “Aouro“; mi-bois, mi-pierre ouvert sur une vaste prairie.

Arrivent Bernard et plus tard Christian et Sylvie.

Ce soir là, nous nous régalerons avec une omelette aux champignons et un délicieux “gâteau savoyard“ préparé par mon traiteur de Saint Pierre d’Entremont. Le tout couronnée d’une tarte aux myrtilles.

Dimanche matin, le temps est gris, mais les sommets visibles. La météo nous annonce un journée alternant faibles averses et éclaircies.

Nous décidons de ne pas aller trop loin et choisissons le fort de l’Olive comme objectif.

Après un petit cafouillage sur la rive droite de la Clarée, nous retrouvons le bon chemin, d’abord une piste forestière horizontale, puis un raide montée sous les arbres.

La pluie nous rejoint et seul Christian persiste vaillamment à rester nu. C’est dans cette tenue qu’il croisera une femme qui descend et qui ne s’en émouvra pas outre-mesure.

Christian, Sylvie et Bernard filent devant. Avec Patricia qui souffle, nous montons plus lentement.

Les premiers nous attendent au sec au poste de garde du fort, récemment rénové.

Le ciel s’éclaircit et nous repartons vers le fort lui-même (une centaine de mètres plus haut) alors que Patricia, pas très en forme, décide de redescendre.

Le premier bâtiment du fort que l’on voit lorsque l’on l’approche par l’arrière et la caserne, longue bâtisse de pierre aux fenêtres étroites et meurtrières.

 

Un porche, défendu par un pont de bois sur une douve permet d’entrer dans l’enceinte.

Peu de murs, mais un vaste plateau dominant des falaises. Un imposant merlon de terre protège la caserne des tirs qui pourraient venir du col des Thures.

Un réseau de galeries conduit à des chambres qui hébergèrent des canons jusqu’en 1940.

Nous visiterons ensuite la caserne abandonnée en imaginant la vie rude des soldats, particulièrement en hiver, à 2200 m, exposés au froid et aux courants d’air.

Malheureusement, cet ensemble architectural non entretenu, se dégrade rapidement et certains murs, au niveau des écuries, se sont écroulés.

https://wikimaginot.eu/V70_construction_detail.php?id=14318

Nous croiserons un couple en sortant du fort, mais compte-tenu du petit vent qui balaye le plateau, nous sommes tous rhabillés.

Lundi sera un jour de beau temps. Nous en profiterons pour aller faire une longue rando au fond de la vallée : le col des Muandes. Patricia, fatiguée restera à Roubion.

Nuages qui se déchirent, mais petit vent frais au parking de Laval.

Nous prenons la direction du refuge des Drayères, passant à proximité de parc ou l’on regroupe les moutons pour démontagner. Mais nous n’irons pas jusqu’à ce refuge et préfèrerons monter directement au Lac Long.

Au fur et à mesure de notre élévation se découvre l’impressionnante barrière de cimes dolomitiques des Cerces ; puis peu à peu, émergent des nuages, les grands sommets du massif des Ecrins.

Nous passons à proximité du lac rond et poursuivons dans un terrain bosselé rappelant les fjelds norvégiens.

Le froid et le vent s’imposent au col. Les roches et les pancartes sont givrées. Christian doit se résoudre à se rhabiller.

Il suffit de descendre un peu pour retrouver des conditions plus favorables et la nudité.

Un pécheur au Lac Long ne fait même pas attention à notre tenue et c’est ainsi que nous descendons presque jusqu’aux voitures.

Mardi, météo plus incertaine : éclaircies le matin pluie l’après-midi.

Cela ne nous empêchera pas d’entreprendre une boucle dans les aiguilles calcaires des Cerces : col de la Béraude, col du Chardonnet.

Nous sommes rattrapés dans la montée par quelques personnes, ce qui nous oblige à nous rhabiller temporairement.

Au delà du lac de la Béraude, engoncé au fond de son auge, le sentier monte en traversée dans des pentes d’éboulis fort raides où un pied sur est nécessaire.

Le vent et les nuages nous retrouvent au col. Les plus rapides ne nous ont pas attendu et sont descendu se réfugier sur l’autre versant.

Au début la descente dans des rochers est délicate, puis nous retrouvons Christian, Sylvie et Bernard sur une croupe où ils se rhabillent chaudement. Quelques gouttes de pluie sont apportées par le vent.

Une petite descente dans un cirque sous le col, puis nous entamons la longue traversée dans une impressionnante “casse“ sous la Tête de la Cassille.

Le sentier remonte vers le col du Chardonnet et passe devant une galerie de la mine de graphite et la tête su téléphérique qui servait à descendre le minerai.

http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/2000-la-mine-de-graphite-du-col-du-chardonnet-a-a981.html

Nous cassons la croute à l’abri d’un gros bloc et d’un rond de pierres à proximité du Lac de la Mine .

La descente se fera sous la pluie qui devient insistante et nous accompagnera presque jusqu’au parking de Foncouverte.

Au passage nous admirons les chalets en bois encoché du hameau de Queyrellin, ainsi que la petite chapelle de Sainte Appolonie.

De retour au gîte, une mauvaise surprise m’attend : la moité des photos de la journée sont inutilisables suite à une mauvaise manipulation.

Mercredi : Il a plu toute na nuit et le ciel est encore bien bouché. Cependant la météo annonce une amélioration dans l’après-midi.

Nous décidons de ne pas aller trop loin, afin de pouvoir rebrousser chemin si nécessaire. Le plateau du col des Thures nous paraît un bon objectif.

Comme cet hiver, nous sommes monté par le chemin directe depuis Roubion, nous choisissons une variante à partir de la route du col de l’Échelle. Le soleil pointant de plus en plus à travers les nuages, nous somme vite nus. Une montée assez raide en forêt dévoile des vues sur le col de l’Échelle et Bardonnèche.

 

Puis le sentier change de versant et nous nous retrouvons dans un décor digne du Vercors : prairies vallonnées parsemées de pins à crochets. En quelques ressauts le sentier quitte les derniers arbres et vient butter sur le pied de l’Aiguille Rouge.

De là, l’ascension de cette dernière semble raide et pénible, d’autant plus que désormais, nous somme exposés à un vent glacial.

Bernard, fatigué, renonce à monter au sommet. Moi-même, ne suis pas très motivé. Sylvie et Christian partent devant et finalement je les suis à mon rythme. J’essaye de garder la nudité, mais au bout d’une centaine de mètres je dois renoncer frigorifié.

Le sentier déroule ses zig-zags dans une “casse“ très uniforme inclinée à près de 45° ; autant dire que tout faux pas est interdit.

Il finit par rejoindre la crête non loin du sommet. Quelques pas d’escalade facile me séparent encore de Sylvie et Christian qui m’encouragent sans que je puisse les voir, abrités dans une petite cuvette au pied de la croix.

Du sommet, on a une vue vertigineuse sur la Vallée Étroite et les Trois Rois Mages en face.

 

Quelques photos et nous redescendons. Bernard nous attend en bas plus ou moins dans le vent. Nous croisons quelques randonneurs italiens qui montent depuis le col des Thures. De toute façon il fait trop froid pour être nu, donc pas de problème.

Bernard rejoint, nous descendons encore un peu pour trouver un lieu abrité pour le casse-croute de midi. Le fond d’une doline fera l’affaire.

Restaurés et requinqués, mes compagnons souhaitent aller au col des Thures. Nous suivons donc une grande traversée descendante qui nous amène sur le plateau. Désormais à l’abri du vent, nous retrouvons la nudité.

Dans la vaste prairie, des marmottes déboulent de partout à notre approche.

Nous contournons quelques grosses dolines (les thures) jusqu’à atteindre l’ancienne borne frontière et contempler à nouveau la Vallée Étroite.

Demi-tour. Un couple vient en sens inverse, nous nous écartons du chemin pour les croiser à bonne distance sans nous rhabiller. Les moutons sont descendus, mais par précaution, nous passons quand même au large de la cabane.

Juste avant d’attaquer la descente sur Roubion un groupe se repose à l’abri d’une thure.

Nous nous couvrons à leur approche. S’en suit une conversation surprenante :

Notre interlocuteur : « Je croyais que c’était autorisé. Il ne fallait pas vous rhabiller. »

Nous lui expliquons que la législation est imprécise et qu’en cas de plainte, la suite est incertaine. « De toute façon nous nous rhabillons par respect des personnes rencontrées. »

Une rapide descente en forêt, déjà parcourue cet hiver à raquettes, nous ramène sur la prairie de Roubion. Il faut désormais présenter une tenue correcte.

L’envie nous tenaille d’aller faire un tour dans cette Vallée Etroite, d’autant plus que certains d’entre nous y ont des souvenirs. Je propose alors une traversée d’une vallée à l’autre par le col du Vallon : rando un peu longue, mais à priori très belle.

Jeudi : Au matin, la pluie occupe l’horizon, mais la météo annonce le grand beau pour l’après-midi. D’ailleurs peut-être fait-il meilleur du coté italien ?

Nous franchissons en voiture le col de l’Échelle et remontons la Vallée Étroite jusqu’au terminus de la route : les Granges.

Nous avons été trop optimistes. Il pleut, pas trop fort quand même. Un couple part devant nous, les occupants d’un autre voiture restent au sec.

Sous les capes et les imperméables, nous remontons la vallée. Nous sommes les seuls sur le chemin. Christian et Bernard tentent la nudité (sous leurs capes !).

 

De temps en temps les nuages se déchirent laissant apparaître quelques sommets et rayons de soleil.

Un arc-en-ciel court sur l’alpage.

Au fur et à mesure de notre montée, la pluie s’atténue, se transforme en crachin. Les parois noircies par l’eau jouent à cache-cache avec les nuées.

Au col, le soleil se renforce et les sommets se dégagent du coté de la vallée de la Clarée. Le Vallon est une longue combe asymétrique : surplombée de hautes falaises dolomitiques en rive gauche et d’un relief plus doux de terrains cristallins en rive droite.

Un peu en dessous du col, nous retrouvons la nudité.

Une pause pour le repas de midi et le bleu du ciel s’impose.

La longue descente de la vallée n’est plus qu’un enchantement de couleurs, entre les sombres falaises, les jaunes des herbes et les rouges des myrtilliers.

Un peu avant d’arriver à la cabane pastorale, nous décidons d’une courte remontée au lac Noir que nous avions visité cet hiver en raquettes.

Le lac parcouru de rides bleues, enchâssé dans un cirque aux couleurs d’automne fait face à l’impressionnante chaine calcaire.

Nous ne résistons pas à une pause contemplative. Certains tentent la baignade, mais l’eau est bien froide !

Nous somme si bien, nus au soleil, caressés par une brise devenue agréable qu’il nous semble que l’on pourrait rester là éternellement. Mais nous savons que ce n’est qu’illusion, que le soleil va passer derrière la crête et le froid tomber d’un coup.

Nous reprenons notre marche vers Névache. Les plus rapides filent devant pour aller rechercher la voiture laissée aux granges de la Vallée Étroite. Avec Patricia, nous prenons tout notre temps, dégustant les minutes qui nous restent dans ce milieu enchanté. La chapelle Saint Michel, plantée sur un verrou rocheux au milieu de la vallée nous arrête un moment,

puis le sentier nous amène à regrets à la route goudronnée. Il faut se rhabiller.

Vendredi : Bernard nous a quitté à regret, pour des obligations professionnelles. Nous ne somme donc plus que quatre.

L’objectif de la journée est le Pic du Lac Blanc.

Nous voila à nouveau au parking de Foncouverte. Direction le refuge de Ricou.

Les alentours de ce dernier sont en plein travaux. Les propriétaires installent une pico-centrale hydraulique pour l’alimentation en électricité de leurs locaux.

http://www.hautes-alpes.gouv.fr/IMG/pdf/demande_autorisationr181_13.pdf

Le sentier suit et recoupe à plusieurs reprises le gros tuyau noir qui n’est pas encore enterré. Une famille avec enfants monte en même temps que nous. Nous devrons attendre encore pour nous mettre nus.

Pas grand monde au lac Laramon et encore moins sur le sentier qui monte.

Le soleil aidant, nous voilà trois nus (à l’exception de notre accompagnatrice textile : Sylvie).

Lac du Serpent, un pli spectaculaire dans les roches du socle métamorphique, lacs des Gardioles, paysage de lande à myrtilliers et genévriers nains. Le relief est plutôt doux et l’on s’élève lentement vers un col lointain. Le sommet apparaît comme une longue échine caillouteuse où il est difficile de repérer le point le plus haut.

Christian et Sylvie cavalent loin devant nous alors que j’accompagne Patricia.

Lorsque nous arrivons au col de du Grand Cros, les deux autres redescendent déjà.

Selon eux, la suite en direction du sommet ne vaut pas le coup : cheminement difficile dans des blocs instables, sommet imprécis.

Patricia est fatiguée, nous décidons d’en rester là. Je vais cependant m’avancer sur un promontoire au dessus de la vallée du Vallon (parcourue mercredi) et découvre un panorama sur la Vanoise qui semble toute proche. A l’opposé la vue porte jusqu’au Mont Viso et le Pic de Rochebrune.

Nous redescendons jusqu’à un des lacs des Gardioles pour pique-niquer à l’abri du vent.

Nous pensions nous y baigner, mais des algues vertes de mauvais aloi flottent à sa surface : eutrophisation liés aux déjection des trop nombreux moutons.

 

Nous tenterons de nous baigner plus bas dans le lac Laramon après avoir contourné à distance un couple qui regardait soupçonneusement notre nudité. Mais décidément, l’eau est trop froide !

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